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Distribution La LME dans la ligne de mire des agriculteurs

La loi de modernisation de l'économie (LME), qui a pour objectif de faire baisser les prix des produits de grande consommation, est dans la ligne de mire des agriculteurs qui dénoncent ses effets pervers sur les marges.

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Pour la Fnsea, la LME confère "à la distribution un pouvoir de négociation encore plus grand qui, aujourd'hui se répercute lourdement sur les équilibres économiques de leurs fournisseurs et par là même sur ceux des producteurs". Ce texte, adopté en juillet 2008, a sonné le glas de la loi Galland qui régissait les relations entre industriels et distributeurs depuis 1996. La loi Galland interdisait aux commerçants de revendre les produits en dessous du prix auquel ils les avaient achetés.

Les fameuses "marges arrière"

Parallèlement, au nom du principe de "non-discrimination", les fournisseurs proposaient le même tarif à tous les distributeurs. Pour compenser cette rigidité, un système officieux s'était très vite mis en place: les fameuses "marges arrière", ces sommes exigées par les distributeurs au titre d'une coopération commerciale, réelle ou non. Avec pour conséquence, une forte hausse des prix. La LME a mis fin à la "non-discrimination" en instaurant la liberté de négociation des prix entre les centrales d'achat des grandes surfaces et leurs fournisseurs. Toutefois, d'après les agriculteurs, ce dispositif renforce l'opacité entourant la formation des prix. Pour répondre à leurs attentes, un Observatoire des marges et des prix des produits alimentaires a été créé en décembre 2008, mais celui-ci "ne fonctionne pas", selon la Fnsea, car "il se limite à donner l'évolution des prix tout en restant muet sur les marges .

Le syndicat avance plusieurs exemples: payé 0,32 euro au producteur, le litre de lait est ainsi facturé 0,76 euro sous marque de distributeurs (MDD) et 1,05 euro autrement. "Une escalope de dinde est payée 1,25 euro le kilo au producteur, la grande surface l'achète à 5 euros et vous l'achetez à 10,30 euros", dénonce de son côté Marc Rolland, éleveur de moutons dans le Tarn. L'UFC-Que Choisir déplore elle aussi le manque de transparence. "Plus on avance dans la chaîne de fabrication, plus l'opacité augmente", explique le chargé de mission Olivier Andrault. "Au niveau des producteurs, on sait de manière très claire le prix auquel ils vendent, au niveau de la transformation cela commence à être un peu plus opaque et cela l'est carrément au niveau de la grande distribution", résume-t-il.

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